Un garçon rafraîchissant
Depuis quelques temps, je flâne sur un site de rencontres par Internet. Je n'y vais pas très souvent. Je trouve que cela manque de charme. Une sorte d'hypermarché de l'amour. N'empêche qu'hier soir, j'avais rendez-vous avec F.
F. m'a écrit pour la première fois le 13 février dernier. Il voulait être mon Valentin. Un Valentin virtuel certes, mais un Valentin quand même... J'ai trouvé ça romantique. Je lui ai répondu. Il écrivait bien. En photo, il n'était ni beau ni laid, juste normal. Il avait un baccalauréat et travaillait en gestion d'affaires. Les échanges de courriels ont duré quelques semaines: il disait qu'il me trouvait belle, qu'il avait des papillons dans le ventre lorsqu'il regardait mes photos. Je trouvais ça charmant, mais je demeurais tout de même sur mes gardes. Et puis, un jour, F. a cessé d'écrire.
Une semaine après mon retour de Cuba, je l'ai relancé. De l'absence de réponse, j'ai conclu qu'il avait rencontré quelqu'un d'autre. J'ai jeté messages et photos. Je n'étais ni triste ni déçue. Je m'en foutais: F. n'existait pas dans mon monde réel. La semaine dernière, j'ai reçu un courriel. Il voulait me rencontrer. J'aurais pu refuser, lui faire payer son silence. J'ai dit oui.
Nous nous sommes donnés rendez-vous dans un bar de la rue Fairmount. Je ne suis pas physionomiste, j'avais peur de ne pas le reconnaître. Il est arrivé par l'est, moi par l'ouest. Nous sommes arrivés au même moment. En le voyant, j'ai cru mourir: il était beau, incroyablement beau. Je me suis dit que c'était perdu d'avance. Que jamais ce garçon ne me regarderait.
F. m'a écrit pour la première fois le 13 février dernier. Il voulait être mon Valentin. Un Valentin virtuel certes, mais un Valentin quand même... J'ai trouvé ça romantique. Je lui ai répondu. Il écrivait bien. En photo, il n'était ni beau ni laid, juste normal. Il avait un baccalauréat et travaillait en gestion d'affaires. Les échanges de courriels ont duré quelques semaines: il disait qu'il me trouvait belle, qu'il avait des papillons dans le ventre lorsqu'il regardait mes photos. Je trouvais ça charmant, mais je demeurais tout de même sur mes gardes. Et puis, un jour, F. a cessé d'écrire.
Une semaine après mon retour de Cuba, je l'ai relancé. De l'absence de réponse, j'ai conclu qu'il avait rencontré quelqu'un d'autre. J'ai jeté messages et photos. Je n'étais ni triste ni déçue. Je m'en foutais: F. n'existait pas dans mon monde réel. La semaine dernière, j'ai reçu un courriel. Il voulait me rencontrer. J'aurais pu refuser, lui faire payer son silence. J'ai dit oui.
Nous nous sommes donnés rendez-vous dans un bar de la rue Fairmount. Je ne suis pas physionomiste, j'avais peur de ne pas le reconnaître. Il est arrivé par l'est, moi par l'ouest. Nous sommes arrivés au même moment. En le voyant, j'ai cru mourir: il était beau, incroyablement beau. Je me suis dit que c'était perdu d'avance. Que jamais ce garçon ne me regarderait.
***
21h. Dieu que ce garçon est refraîchissant! Cela fait deux heures que je parle avec lui, et je n'arrive toujours pas à déterminer s'il est stupide, très stupide, ou terriblement stressé.
- C'est quoi le plat le plus bizarre que tu aies mangé? demande F.
- Heu... Je sais pas. Des oursins peut-être?
- Des oursons? Je ne savais pas que ça se mangeait.
- Non, pas des oursons... Des oursins!
- ...
- Ça ressemble à des petites boules noires avec des piquants. Ça vit dans la mer...
- Comme des hérissons?
- Oui, c'est ça: des hérissons. Des hérissons de mer.
Plus tard...
- Tu es droitière ou gaucherte?
- Pardon?
- J'ai vu que tu tenais ton verre de la main gauche. Tu es gaucherte?
- Heu... Oui, je suis ''gaucherte''!
Encore plus tard...
- En Malaisie, les gens sont très religieux. Ce sont des islamistes. Ou des musulmans, je ne sais plus.
- ...
Un instant, j'ai pensé à m'enfuir du restaurant. Finalement, j'ai choisi de rester. À la fin du repas, je n'avais toujours pas réussi à déterminer si F. était stupide ou simplement stressé. Mais ce qui est certain, c'est que ce garçon m'a fait rire pendant tout le repas. Et ça, ça lui donne droit à une deuxième chance...
- Heu... Je sais pas. Des oursins peut-être?
- Des oursons? Je ne savais pas que ça se mangeait.
- Non, pas des oursons... Des oursins!
- ...
- Ça ressemble à des petites boules noires avec des piquants. Ça vit dans la mer...
- Comme des hérissons?
- Oui, c'est ça: des hérissons. Des hérissons de mer.
Plus tard...
- Tu es droitière ou gaucherte?
- Pardon?
- J'ai vu que tu tenais ton verre de la main gauche. Tu es gaucherte?
- Heu... Oui, je suis ''gaucherte''!
Encore plus tard...
- En Malaisie, les gens sont très religieux. Ce sont des islamistes. Ou des musulmans, je ne sais plus.
- ...
Un instant, j'ai pensé à m'enfuir du restaurant. Finalement, j'ai choisi de rester. À la fin du repas, je n'avais toujours pas réussi à déterminer si F. était stupide ou simplement stressé. Mais ce qui est certain, c'est que ce garçon m'a fait rire pendant tout le repas. Et ça, ça lui donne droit à une deuxième chance...